Comment photographier des paysages urbains avec le Z5II
Pluie, reflets et évaluation pratique : Maximilian Streich explique pourquoi le Nikon Z5II est le choix idéal pour les photographes de rue
Les photographes n’aiment pas tous la pluie. En fait, nombre d’entre eux redoutent les ciels couverts, les expositions délicates et la menace constante que représentent les gouttes de pluie pour l’objectif. Mais, tandis que certains se hâtent de se mettre à l’abri, d’autres apprécient les conditions météorologiques spectaculaires, à l’image du photographe berlinois Maximilian Streich. Connu pour son style cinématographique subtil, Maximilian immortalise souvent des scènes urbaines et des paysages nocturnes en exposition prolongée dans des conditions météorologiques défavorables. Il ne pleut pas toujours sur ses photos, mais lorsque c’est le cas, il tire le meilleur parti de la situation, et immortalise l’aspect spectaculaire des frimas. En bref, il est la personne idéale pour explorer la pluie londonienne avec le Nikon Z5II. Il nous fait part ici de ses conclusions.
Premières impressions sur le Nikon Z5II
La photographie de rue m’a appris à mieux observer mon environnement. Elle m’aide à apprécier toutes les petites choses qui peuplent la ville : les détails, les contrastes, les couleurs. Cela n’est possible qu’une fois que l’œil est exercé mais, lorsque vous y parvenez, vous commencez à remarquer de belles choses.
Lorsque je travaille par mauvais temps, j’ai besoin d’un appareil photo capable de résister aux intempéries. Je me souviens qu’au début de ma carrière, j’étais inquiet lorsque je devais sortir mon équipement sous la pluie, mais avec des appareils photo comme le Nikon Z5II, c’est comme si j’avais un parapluie. Il est robuste, résistant aux intempéries et au gré de toutes les années passées à photographier avec Nikon, souvent dans des conditions humides, je n’ai jamais subi de dommages liés à l’eau. J’ai également remarqué tout de suite que le Z5II offrait une bonne prise en main, ce qui le rend confortable à manipuler, surtout pendant les longues journées au cours desquelles j’arpentais Londres.
Composez comme vous le souhaitez avec le grand écran orientable de 3,2 pouces et 2 100 00 pixels. ©Max Streich
Pour moi, l’un des principaux attraits de l’appareil photo est incontestablement son écran entièrement articulé. J’essaie toujours de ne pas trop m’approcher des gens, je les photographie souvent par derrière, ou seulement dans le cadre d’une scène plus large. Je préfère aussi que les choses soient subtiles, plus abstraites, comme par exemple, représenter le reflet de quelqu’un, derrière une fenêtre, ou utiliser la texture pour masquer légèrement le sujet et le rendre anonyme. L’écran entièrement articulé du Z5II est donc très utile, surtout lorsque vous photographiez à hauteur de hanche ou en contre-plongée, plutôt que de tenir l’appareil photo au niveau des yeux. Il permet de se fondre plus facilement dans la foule et de saisir des moments fugaces et naturels sans attirer l’attention sur soi.
Apprécier la faible luminosité de Londres
Je n’utilise que l’éclairage naturel, jamais de flash, mais, bien sûr, le travailler dans ces conditions est toujours différent, en fonction du contexte. Par temps ensoleillé, j’aime travailler avec des poches de lumière entre les bâtiments ou les éléments architecturaux. Je cherche des taches de haute lumière, et lorsqu’un sujet y pénètre, je suis prêt à déclencher. En conditions de faible éclairage, la lumière naturelle revêt une importance capitale. Je m’appuie sur les enseignes au néon, les lampadaires ou la lumière émanant des fenêtres des bars et des magasins, et c’est devenu un thème majeur dans les photos que j’ai réalisées à Londres.
J’aime beaucoup photographier au moment du coucher du soleil et juste après, pendant l’heure bleue, et la nuit, surtout lorsqu’il pleut, car j’ai alors de nombreuses occasions de faire preuve de créativité avec les reflets. L’heure bleue crée un magnifique contraste avec les lumières artificielles, et tout prend un aspect différent sous la pluie. Les reflets, les flaques d’eau et les gouttes de pluie s’associent pour créer cette ambiance magique. J’aime aussi beaucoup photographier le soleil quand il est bas dans le ciel, surtout au printemps ou en automne. La lumière est magnifique, les couleurs, riches et les ombres, longues. Et quand un sujet entre dans cette scène parfaite, tout se met en place naturellement.
Lors de mon séjour à Londres, je voulais découvrir la façon dont l’appareil photo se comportait dans ces situations de faible luminosité et voir comment il gérait le fait d’être poussé à la sensibilité maximale dans certaines scènes très sombres. J’ai été vraiment impressionné par la netteté des photos réalisées. Il ne fait aucun doute que le Z5II gère remarquablement bien les sensibilités élevées. J’ai pu photographier des scènes de nuit qui donnaient presque l’impression d’avoir été réalisées en plein jour, tout en préservant l’ambiance et l’atmosphère propres à ce moment de la journée. C’est un énorme avantage pour la photographie de rue après la tombée de la nuit.
Trouver la mise au point
L’autofocus du Z5II m’a le plus impressionné, en particulier le suivi des visages, qui est vraiment performant. Le fait que l’appareil photo soit capable de détecter des visages occupant seulement 3 % du cadre et de les suivre est très utile pour créer des compositions. Je photographiais également des sujets qui bougeaient rapidement, car la vitesse est très importante dans la photographie de rue. L’autofocus m’a vraiment permis de saisir des moments que j’aurais manqués si la technologie n’avait pas été aussi rapide.
Dans l’ensemble, l’appareil photo offre une combinaison fiable pour les photographies de rue, avec d’excellentes capacités dans des conditions de faible éclairage associées à un autofocus rapide et fiable, même dans des conditions difficiles. Par exemple, je travaillais à main levée pour photographier des véhicules en mouvement tels que des bus, avec à l’arrière-plan des piétons immobiles qui attendaient pour traverser. J’ai réussi à photographier cette scène à 120 mm à main levée avec une vitesse d’obturation de 1/4 de seconde et les photos se sont toujours avérées nettes.
Z5II + NIKKOR Z 24-120mm f/4 S, 120 mm, f/4, 0,25 s, 500 ISO. ©Max Streich
Absence de trépied
Une autre caractéristique que j’ai vraiment appréciée était la combinaison de la stabilisation de l’image intégrée au boîtier et de la fonction VR au point AF, qui m’a permis d’expérimenter avec des expositions prolongées à main levée. Cela permet une grande liberté créative, que ce soit pour la photographie de nuit ou lorsqu’on utilise un filtre ND pendant la journée pour jouer avec le flou dû au mouvement. Vous pouvez vraiment laisser libre cours à votre créativité sans recourir à un trépied, ce qui est idéal pour le genre de photographie que je fais.
Le Z5II permet de gagner jusqu’à 7,5 vitesses via son système IBIS, et j’ai fait grand usage de sa fonction VR au point AF lors des expositions prolongées. Ce réglage donne la priorité au point AF actif lorsque vous utilisez la stabilisation, ce qui permet une correction maximale lorsque la mise au point est proche du centre du cadre et un ajustement en conséquence lorsqu’elle se déplace vers les bords. Je l’ai utilisé lorsque je mémorisais la mise au point sur les piétons immobiles dans la rue, pour que cette partie de la photo reste nette et stabilisée. Pendant ce temps, les éléments qui bougeaient rapidement au premier plan, par exemple, les bus, devenaient magnifiquement flous. Ce contraste ajoutait une sensation de mouvement et renforçait l’atmosphère, et la fonction VR au point AF a joué un rôle primordial pour préserver la netteté du sujet exactement là où j’en avais besoin.
Ce type de performance correspond vraiment à ma vision créative. Le fait de pouvoir travailler à des vitesses d’obturation lentes sans trépied, en particulier dans la rue, où ce n’est pas pratique, est incroyablement utile. Vous obtenez toujours ces magnifiques effets d’exposition prolongée, tels que les flous dus aux mouvement des sujets, tout en préservant la netteté des parties statiques.
La fonction VR au point AF joue un rôle primordial pour préserver la netteté du sujet. ©Max Streich
Focales favorites
En ce qui concerne les focales, j’ai principalement utilisé le NIKKOR Z 40mm f/2. Grâce à son format compact, c’est un choix très pratique pour la photographie de rue. Le cadrage est suffisamment serré pour mettre l’accent sur les éléments clés d’une composition, mais aussi assez large pour que je n’aie pas à recadrer quoi que ce soit. J’ai donc tout ce que je veux dans l’image. Et comme j’utilise le plein format, je conserve tout de même la possibilité de recadrer, le cas échéant. Le 40 mm offre donc un excellent équilibre pour moi ; ni trop large, ni trop serré. Et si je veux resserrer, il me suffit de recadrer. J’ai donc une grande maîtrise, sans avoir à changer d’objectif.
La recette du succès
Lorsque j’ai testé le Nikon Z5II, j’ai créé ma propre recette d’images dans Nikon Imaging Cloud. C’était la première fois que j’utilisais cette fonctionnalité. J’ai ainsi obtenu une impression plus réaliste de mon style personnel dans la vraie vie pendant que je regardais à travers le viseur. Grâce aux recettes d’images et à l’étalonnage des couleurs, je voyais en quelque sorte la photo finale dans le viseur au moment où je la prenais, ce qui m’a vraiment aidé à concrétiser ma vision.
Tirez le meilleur parti de la météo, des ombres et des reflets. ©Max Streich
L’énigme de la composition
Pour ce qui est des techniques de composition, j’essaie d’attirer l’attention du spectateur sur des sujets grâce aux lignes directrices et, en photographie de rue, cela peut être n’importe quoi. Il peut s’agir des rues. Il peut s’agir de fenêtres, de parties de bâtiments, voire de panneaux de signalisation. Dans la rue, on peut trouver de nombreuses lignes directrices à utiliser.
Les ombres jouent également un rôle important et je m’amuse beaucoup avec. J’aime créer un contraste entre les zones lumineuses et les ombres, ce qui peut conférer à la photo une sensation plus minimaliste, et ajouter ce petit plus qui rend une scène plus intéressante visuellement. Je l’utilise aussi souvent pour cacher des parties du cadre que je ne veux pas montrer, pour que la composition reste épurée et délibérée.
On pense parfois que certains éléments de la photographie de rue sont un peu surcotés. Je pense aux chapeaux et aux parapluies. Ils étaient très présents dans le travail de photographes comme Saul Leiter dans les années 1960, et ces dernières années, ils font un retour en force. Je dois avouer que ces détails continuent d’attirer mon attention et que je les intègre encore beaucoup dans mon travail. La frontière est mince, parce qu’ils font partie d’une tendance plus large, mais ils apportent un aspect très esthétique. Ils apportent souvent un petit plus à une photo. Ils continuent donc de jouer un rôle dans mes photos.
Une plongée au cœur de l’action
Reflets
Le reflet de la femme dans la vitre présente de nombreux éléments créatifs que j’aime explorer dans ma photographie de rue. Les petites sources d’éclairage à l’intérieur du bar créent un magnifique bokeh, et plusieurs couches ajoutent de la profondeur, notamment la fenêtre embuée, qui confère à la scène une qualité abstraite et onirique. Les couleurs s’harmonisent à la perfection et c’est ce qui a attiré mon attention au départ. Je l’ai prise par la fenêtre d’un pub à Londres. On voit le sujet interagir avec la vitre à l’intérieur. Elle essaie de regarder ce qu’il se passe dans la rue, en faisant un geste irrésistible. Les performances du Z511 en conditions de faible éclairage sont évidentes dans ce cliché. Même à la sensibilité de 2000 ISO, les détails sont nets et propres, notamment dans le contraste entre la texture de la vitre et la douceur de l’arrière-plan et du bokeh. Il y a un joli mélange d’éléments doux et nets. Je dirais que c’est ma photo préférée de la collection. Elle présente cette complexité délicate que je recherche toujours. Et j’adore le fait que son geste sur la vitre obscurcisse un œil, il ajoute une couche d’anonymat et donne au mouvement un aspect de peinture spontanée.
Exposition prolongée
Voici l’une des photos à exposition prolongée dont je parlais précédemment, où j’ai vraiment tiré parti de la stabilisation d’image intégrée au boîtier du Z5II. Malgré la vitesse d’obturation lente, je n’avais pas du tout besoin d’un trépied. C’est un excellent exemple des performances de l’appareil photo dans des conditions d’éclairage faible et de la façon dont le système de stabilisation permet un travail créatif à main levée, même avec des expositions longues. L’objectif était de créer une forte sensation de mouvement grâce au flou du bus qui passe. Au premier plan, vous avez un taxi londonien classique arrêté au feu, tandis qu’un bus rouge avance à l’arrière-plan. Ce contraste, l’immobilité du taxi par rapport au mouvement de l’autobus, ajoute une énergie dynamique à la photo. Il y a aussi un piéton de l’autre côté de la rue, sur lequel j’ai mémorisé la mise au point avant le passage du bus. Cette personne reste nette, tout comme l’homme visible dans la fenêtre sur le côté droit de l’image. La scène s’est mise en place naturellement : deux personnages en arrière-plan, deux véhicules qui se croisent, chacun apportant sa propre ambiance et son propre mouvement.

Lignes directrices
Je dirais que cette photo (ci-dessus) est emblématique de mon style. C’était une journée sombre et maussade, avec une bonne dose de brouillard en arrière-plan qui assombrissait l’horizon londonien et renforçait l’atmosphère. Il y a de belles lignes directrices dans la scène. Le sujet principal, un monsieur âgé portant un chapeau, a attiré mon attention juste au moment où il était sur le point de passer devant moi. Je ne l’ai repéré qu’à la dernière seconde, et la rapidité de l’autofocus du Z5II m’a vraiment aidé. J’ai levé l’appareil photo rapidement, incliné l’écran pour viser légèrement en contre-plongée, et cadré la photo. J’essayais aussi de rester discret, et l’écran rotatif s’est avéré utile. En fin de compte, j’ai pu le suivre doucement et obtenir une composition nette. Les lignes directrices de la clôture en arrière-plan sont visibles, tout comme la bande de lumière qui traverse la scène. Elle aide à diviser le cadre en trois tiers, ce qui crée une forte sensation de structure et d’équilibre. Et puis, bien sûr, il y a l’atmosphère générale : le brouillard, les couleurs douces et la façon dont son manteau contraste légèrement avec les tons sourds.
Réflexions finales…
Quand je me trouve dans un nouvel endroit, j’aime me laisser porter. Il est très rare que j’aie un endroit précis en tête où me rendre. Je préfère explorer la ville. Je me promène, en prêtant attention à mon environnement et en observant ce qui attire mon œil. Si je trouve un bon endroit, j’y passe un moment, une heure, ou plus, s’il a du potentiel. Si je me trouve dans un endroit que je connais, chez moi, par exemple, j’ai quelques endroits préférés où je sais comment la lumière sera à différents moments de la journée, à différents moments de l’année. Des endroits où, si je traîne assez longtemps, je sais que je finirai par faire une bon photo. Mais l’avantage de la photographie de rue, c’est que vous pouvez la pratiquer où que vous soyez. Vous n’avez même pas besoin de vous trouver dans une grande ville. Vous pouvez la pratiquer dans un petit village, ou même dans la nature, tant que vous observez et remarquez des scènes que d’autres pourraient manquer. Même une ombre toute bête peut créer un photographie de rue impactante.
En savoir plus sur la rue
Autres œuvres de Maximilian Streich

Donnez plus d’élan à votre créativité